Cours, année universitaire 2003/2004

Robert DAVREU
2ème semestre lundi 9h-11h30
La traduction littéraire et ses enjeux

A partir de l’étude d’un corpus théorique volontairement restreint (Larbaud, Meschonnic, Berman...) ainsi que de divers “avant-propos”, “avertissements” ou encore “remarques” de traducteurs-poètes ou écrivains eux-mêmes (Chateaubriand, Klossowski, Leiris, Bonnefoy, etc.), il s’agira d’acheminer les étudiants vers une pratique de la critique des traductions envisagées dans leur aspiration à faire oeuvre et donc à constituer elles-mêmes des oeuvres littéraires à part entière.

Une bibliographie sera distribuée aux étudiants lors de la première séance.

 

Robert DAVREU
2ème semestre lundi 14h - 16h30
Inceste, parricide, translation et littérature : la destinée littéraire de la chronique italienne des Cenci

À la toute fin du XVIe siècle, Béatrice Cenci, jeune femme d’une beauté admirable immortalisée par un portrait du Guide, est condamnée à mort et exécutée en place publique, en même temps que son frère Giacomo, et que sa belle-mère, Lucrèce. Tous trois ont fait assassiner le comte Francesco Cenci, leur père et époux, membre de la plus haute noblesse de Rome et scélérat notoire qui, entre autres infamies, a violé Béatrice. Malgré ces circonstances, le pape Clément VIII, a refusé de gracier les condamnés, au grand émoi du peuple de Rome.
De ce “fait divers” rapporté dans une chronique du temps, trois écrivains majeurs se sont tour à tour emparés :
– le poète romantique anglais P.B. SHELLEY, en 1819, pour en faire une tragédie en cinq actes ;
– STENDHAL, pour la “traduire” dans ses Chroniques italiennes (1837), en lui adjoignant de curieuses considérations sur don Juan en guise de préambule ;
– Antonin ARTAUD, enfin, en 1935, qui s’inspire de ses deux devanciers, pour faire de l’histoire des Cenci une pièce destinée à illustrer sa théorie du “théâtre de la cruauté”.
La différence des trois lectures et translations-(re)créations ainsi proposées d’un même récit suscite bien des interrogations : sur la mémoire et l’imagination, sur l’interprétation et la (re)construction, sur l’histoire et la fiction, sur le théâtre et la littérature, sur l’innommable aussi, au cœur de la création.

 

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